Les chiffres de l'INSEE sont sortis, et -ô surprise- malgré la croissance de 0,3% au dernier trimestre, malgré la réforme du capitalisme de cet hiver, malgré le méga plan de relance... le chômage a augmenté comme jamais: + 30% en l'espace d'un an.
Malgré les exclusions du chômage et les nouveaux mode de calcul, on reste à plus de 9,5% de la population active au chômage complet (contre 7,1% début 2008).
400.000 emplois ont été détruits depuis le début de la crise, en 2008. Et nous avons plus de 4,2 millions de demandeurs d’emploi en France.
En outre, plus d'un million de personnes sont en situation de sous emploi, soit près de 6% des actifs.
Quant aux radiations, ça fait un moment qu'on leur doit une augmentation limitée du chômage: début 2001, le rythme était d'environ 15.000 radiations de l'ANPE chaque mois, pour arriver à 40.000 en octobre 2003.
En 2002, pas moins de 305.000 personnes se sont ainsi retrouvées au RMI ou même sans rien, parce qu'il faut économiser sur le chômage. Cette année-là, il y a 65% de radiés en plus qu'en 2001.
Pour être radié, c’est très simple : il suffit de rater un rendez-vous et de ne pas se justifier dans les 15 jours, ce qui est arrivé à 95% des radiés temporaires. Ensuite, il faut au moins 2 mois pour revenir sur les listes de chômeurs indemnisés. A noter : le RMI est pris en charge par les collectivités locales et pas par l’Etat, qui se garde bien de transférer les sommes nécessaires. En Belgique, c’est la même chose : les gens exclus du chômage se retrouvent à la charge des communes, qui n’ont pas les moyens d’assurer derrière.
En 2002, 2,5 % des personnes étaient radiées définitivement pour avoir refusé plusieurs emplois (en général deux). Mais les causes de radiations ne cessent de s’allonger : Peuvent être radiées des listes de demandeurs d’emploi :
- les personnes qui ne peuvent justifier de l'accomplissement d'actes positifs et répétés en vue de retrouver un emploi, de créer ou de reprendre une entreprise,
-les personnes qui refusent à deux reprises une offre raisonnable d’emploi,
- les personnes qui refusent d'élaborer le projet personnalisé d'accès à l'emploi, de suivre une action de formation ou d'aide à la recherche d'emploi s'inscrivant dans le cadre de ce projet personnalisé,
- les personnes ne répondant pas aux convocations des organismes du service public de l’emploi,
- les personnes qui n’acceptent pas une proposition de contrat d'apprentissage ou de contrat de professionnalisation ou/et une action d'insertion ou une offre de contrat aidé,
- les personnes qui se rendent coupables de fausses déclarations dans le but d’être ou de demeurer inscrit sur cette liste.
Cette année, le nombre de radiations a fortement augmenté : parmi les gens sortis des listes sans avoir retrouvé un emploi, le pourcentage des personnes radiées est passé de 12,3 à 20%.
Mais d’après le Figaro, les radiations ne représenteraient que 2% des sorties de l’ANPE, soit 0,3% de mois qu’en 2008.
On se rappelle qu’en juin, le gouvernement avait fanfaronné au sujet de la baisse du chômage (quasi systématique en juin) de 18.600 personnes. Sauf que les reprises d’emploi avaient baissé de 2% par rapport au mois de mai, alors comment une telle baisse était-elle possible ? Tout simplement grâce aux 19,3% de radiations supplémentaires en juin par rapport à mai (et + 24,9% sur un an).
En gros, on compte autour de 500.000 radiations par an.
A ces 4,2 millions de chômeurs, il faut ajouter les 3% de la population active qui vit du RMI, soit 1,13 million de foyers, un chiffre reparti à la hausse depuis 2009.
AU total, on estime que seulement 200.000 emplois sont non pourvus en France (et pas 500.000 comme l’a déclaré Sarkoléon).